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Mon Maroc, pour le meilleur et pour le pire!

Par Yasmine Badi

Femme marocaine du XXe siècle, portant une « Djellaba », et un « Litame »

Ah le Maroc, mon pays tant adoré ! C’est ici que je suis née et que j’ai grandi.

Je vis à Casablanca, « la ville blanche », métropole où se côtoient des marocains d’origines géographiques, sociales et culturelles diverses

J’habite un joli quartier verdoyant, où les oiseaux chantonnent à longueur de journée, et où à chaque coin de rue, quelques habitants, quotidiennement, se réunissent sur les bancs d’un petit parc, où flânent souvent des femmes au foyer, sortant de leur logis pour prendre tranquillement l’air et se détendre ou accompagner leurs enfants dans l’aire de jeux installée dans un coin de cet espace vert, derrière des taillis.

Le Maroc est considéré comme LE pays de l’hospitalité, un agréable foyer accueillant pour toutes personnes le visitant ou y habitant. Je considère, avec toute l’humilité possible, que les plus belles villes d’Afrique sont marocaines ! Je ne m’en vante pas, mais cela est de notoriété publique.

Casablanca, ville industrielle qui se développe sans cesse, est non seulement la capitale économique du pays, mais aussi un lieu où se concentre un patrimoine architectural unique. La ville regorge de traces et souvenirs datant de l’époque de la colonisation française …

En effet, l’une des particularités de Casablanca tout au long de la première moitié du 20ème siècle, a été son urbanisme, à l’époque précurseur, faisant d’elle « un laboratoire architectural art déco ».

Maisons Art nouveau, édifices coloniaux et immeubles Art déco en font un musée à ciel ouvert.

Malheureusement, ce dernier est menacé par la négligence et la spéculation immobilière.

Les immeubles loués à prix dérisoires sont mal entretenus, et sont la proie de promoteurs sans scrupules faisant tout pour racheter ces bâtisses situées en plein centre ville, destinées à être démolies, pour construire à leur place des immeubles sans âme.

Ces derniers sont revendus à des prix exorbitants, en raison de leur situation stratégique, sans égard pour la disparition de ce patrimoine culturel historique.

Autres fléaux de Casablanca, en plus de la pollution, à l’instar de toutes les villes industrielles du monde, une circulation intense paralysant pendant des heures les artères de la capitale économique et des transports publics défaillants, empruntés chaque jour par une importante couche de la population.

« Hôtel Plaza », bâtiment Art déco - Bd des Zouaves, Casablanca

Immeubles Art déco – Casablanca

Bien que Casablanca ne soit pas la ville touristique par excellence, parmi les endroits à visiter nous nous devons de citer : la Grande Mosquée Hassan II, est une des plus grandes du monde, avec son minaret qui culmine à 200 mètres, construite en partie sur l’eau, le quartier des « Habbous », l’Ancienne Médina (centre historique de la ville), la Corniche avec ses hôtels, piscines et restaurants en bord de mer, ainsi que ses belles plages s’étirant aux abords de la ville où l’on peut pratiquer diverses activités aquatiques (baignades, surf, ski nautique, jet-ski …)

Mosquée Hassan II – Corniche de Casablanca

Quartier traditionnel du « Habous » - Casablanca

Corniche de Casablanca – Bd « Sidi Abderrahmane »

Marrakech est quant à elle, la capitale touristique du Royaume. De son surnom la « ville ocre », Marrakech est construite au milieu d’une Palmeraie, et regorge de monuments historiques, tels que :

  • La « Koutoubia », mosquée dont la sœur jumelle est la célèbre « Giralda », construite à la même époque par les Arabes, à Séville,
  • L’immense « Palais Badi » où se déroule chaque année le Festival annuel du « Marrakech du rire », à l’initiative de « Jamel Debbouze » et « M6 »,
  • La « Menara », immense bassin au milieu d’une oliveraie, qui servait à irriguer les arbres fruitiers, et où venait se rafraîchir les sultans et leur suite, lors des canicules,
  • Les remparts ocre ceinturant l’ancienne Médina,
  • L’incontournable place Jamâa El Fnaa, inscrite au patrimoine de l’UNESCO, qui la nuit venue s’anime autour de musiciens, conteurs, charmeurs de serpents, ainsi que divers commerces et stands de restauration traditionnels.
  • Sans oublier la « Villa Majorelle », où vivait ce peintre talentueux, propriété rachetée par Yves Saint-Laurent, dont les cendres ont été dispersées dans les jardins, actuellement transformée en musée des arts berbères.

« Kesh », comme aime à l’appeler les amoureux de la ville, vit essentiellement du tourisme et du commerce avec les villes du sud. D’où la concentration d’hôtels et de résidences touristiques à l’architecture inspirée des anciens « Riads » et des « Ksours » berbères.

Marrakech est devenue une destination privilégiée pour la Jet set internationale et un lieu de résidence idéal pour les retraités, notamment français, en raison du dépaysement total qu’elle produit sur les nouveaux arrivants, de son climat agréable toute l’année et de son niveau de vie attrayant.

Cependant, l’urbanisation effrénée due à l’installation massive principalement d’occidentaux et de nationaux attirés par l’essor nouveau de la ville, a quelque peu dénaturé son charme traditionnel, et a contribué à la dégradation du tissu urbain et à l’augmentation de la pollution.

Sur le plan social, le niveau de vie demeure très accessible pour les étrangers, mais ne l’est plus pour les « Marrakchis », qui ont vu les prix flamber aussi bien l’immobilier que les produits de base de la vie quotidienne.

Remparts bordés de bigaradiers - Marrakech

« Menara » de Marrakech

Place « Jamâa El Fna » – Marrakech

Avez-vous déjà visité Tanger, magnifique ville du Nord du Maroc ?

« Tanger la haute », surnom qu’elle porte bien, surplombe le bassin méditerranéen et relie l’Espagne au Maroc par le détroit de Gibraltar.

Au début du 20ème siècle, la ville était sous statut international. Cette époque était est celle du plus grand rayonnement de Tanger, tant dans le domaine culturel que dans celui des affaires, favorisé par les facilités offertes à la contrebande, à l'espionnage et à la contrefaçon.

De grandes fêtes y étaient données. C’était l’un des lieux de prédilection de la jet set internationale. Les plus grands artistes, écrivains et poètes, y ont résidé, notamment le grand écrivain américain, « Paul Bowles », qui y a vécu jusqu’à sa mort.

Sa médina, sa kasbah, ses bazars et ses souks comptent parmi les plus animés du pays, et ses plages sont superbes.

Son charme est quelque peu gâché par la prolifération des immigrés clandestins, marocains ou subsahariens, qui cherchent à tout prix à rejoindre l’autre rive. Mais, nous ne pouvons pas les blâmer lorsque l’on connait les raisons qui les poussent à traverser, la misère et le manque d’espoir leur faisant croire à l’Eldorado.

Le Maroc possède de multiples facettes. De prime abord, il donne l’impression du pays idéal aussi bien sur le plan touristique que pour y vivre, mais à y voir de plus près, mon pays connait aussi tous les maux des pays dits en voie de développement ou émergents, notamment une grande différence entre les classes sociales, l’une majoritairement pauvre vivant dans des conditions précaires et l’autre, une minorité, vivant dans l’opulence et le luxe et l’étalant ostensiblement (villas prestigieuses, voitures de luxe… à Casablanca, on voit presque autant de Dacia que de Porsche !).

Les problèmes de chômage et de logement entraînent inévitablement vers des problèmes d’ordre politique et l’on voit de plus en plus de jeunes manifester leurs opinions à travers le web ou directement lors de manifestations. Choses qui n’étaient pas possibles, il y a quelques années où la liberté d’expression était muselée. C’est ce qu’on a appelé les années de plomb.

Désormais, les libertés individuelles sont garanties et c’est pourquoi l’extrémisme religieux n’a pas pris racine dans notre pays. Les extrémismes existent bien, comme partout ailleurs, c’est le fléau du siècle, mais la population dans son ensemble n’y adhère pas et l’Etat veille.

Mon pays reste une merveilleuse et accueillante contrée, très ouverte sur le monde, qui se développe doucement mais sûrement depuis quelques années, malgré le peu de ressources naturelles dont il dispose (pas de matières premières, hormis les phosphates). Des forages sont d’ailleurs en cours et sont encourageants. S’ils s’avèrent probants, le Maroc sera, mais que dis-je ? Il maintiendra la place de premier plan qu’il occupe parmi les pays africains et arabes !

Ville de « Tanger », surplombant la Méditerranée

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